L’interview du savoir-faire : Sabrina – Conceptrice 3D
L’interview du savoir-faire : Sabrina – Conceptrice 3D
BONJOUR SABRINA, POUVEZ-VOUS VOUS PRÉSENTER ?
Bonjour, je m’appelle Sabrina Guéret et je suis conceptrice 3D au sein de l’atelier Mariusse & Bonnet. J’ai fait une formation classique de CAP et BMA « art du bijou et du joyau », puis un an de CAP sertissage au Lycée Amblard à Valence. En sortie l’étude, j’ai d’abord travaillé en tant que dessinatrice dans une entreprise fabricant des ornements fantaisies.
J’ai ensuite quitté ce travail et ma ville natale pour Besançon. J’avais envie de recentrer mon activité dans le domaine de la bijouterie joaillerie. Là-bas j’y ai appris la réparation du bijou. Quelques mois plus tard, je suis repartie en direction de Valence afin de saisir l’opportunité d’exercer dans le domaine qui m’intéressait le plus : la conception 3D.
POURQUOI LE MONDE DE LA BIJOUTERIE ?
J’ai toujours adoré le travail manuel. Mettre mes mains au service d’un domaine qui allie la force et la résistance du métal à la minutie et la patience de ce métier. Transformer la matière en quelque chose d’unique.
J’aime aussi l’idée de réparer des bijoux qui ont une forte symbolique pour une personne ; lui donner une seconde vie c’est un peu comme réparer le souvenir qui est lié au bijou.
POURQUOI LE MONDE DE LA BIJOUTERIE ET CELUI DE LA CONCEPTION 3D ?
J’ai découvert la bijouterie lors de l’un de mes stages de découverte en classe de 3e. À l’époque, j’étais loin d’imaginer le travail que demandait la fabrication d’un bijou. Mon maître de stage m’a initié aux techniques de base. Dans un premier temps, j’ai réalisé des prototypes de bague en cire. On me fournissait des modèles existants et je devais réaliser des copies les plus fidèles possibles. Ensuite, j’ai conçu des alliances en argents en partant d’un simple lingot. Cela peut paraître simple, mais j’avais le sentiment qu’en deux semaines seulement, j’avais créé de belles choses.
À la suite de ce stage, j’ai pris la décision de me diriger mes études dans ce domaine. Mes affinités avec la conception 3D sont arrivées lors de ma dernière année de BMA. Pour les épreuves du Bac, nous devions monter un dossier sur un thème libre. Il fallait faire des dessins à la main des gouachés des dessins techniques… Mes professeurs de bijouterie nous poussaient à utiliser les nouvelles technologies, car cela fait en général bonne impression aux yeux du jury. Ils nous ont donc appris les bases de la CAO afin que nous intégrions à notre dossier des rendus 3D.
VOTRE ÉTAPE PRÉFÉRÉE EN CONCEPTION 3D ?
Le fait de dessiner tout simplement. En général, le début de la conception est assez similaire d’un bijou à l’autre (le tour de doigt pour une bague, la taille et les formes des pierres à positionner…) ensuite, la mise en volumes donne tout le caractère du bijou. Il suffit de quelques détails pour rendre un bijou élégant. C’est très subtil.
VOTRE RÔLE AU SEIN DE L’ATELIER ?
Mon rôle se passe en amont de toutes les étapes de fabrication. En effet, je réalise le bijou sur ordinateur afin de créer une maquette, mais également de voir ses complexités et sa faisabilité. En règle générale, je passe une grande partie de mon temps sur ordinateur à concevoir les modèles. Dès que tous mes modèles 3D de bijoux sont réalisés en numérique, je lance tout simplement l’impression de mes cires 3D sur une machine spécifique. Après de longues d’heures d’impression, je m’occupe tous les matins à vérifier mes maquettes grandeur nature toutes prêtes sur ma machine comme si elles sortaient du four. Ensuite, j’ai quelques opérations (secrètes!) à faire avant que les pièces puissent être changées en métal précieux.
VOTRE BIJOU MARIUSSE & BONNET PRÉFÉRÉ ? ET POURQUOI ?
Sans hésitation, c’est la bague « Hiver » avec son incroyable pavage en diamant. Je n’ai pas de mot pour expliquer pourquoi, mais lorsque je l’ai passé à mon doigt je l’ai senti bien à sa place, comme si elle était faite pour moi !
ET POUR TERMINER, UNE ANECDOTE QUI VOUS A MARQUÉE DURANT VOTRE PARCOURS EN BIJOUTERIE / JOAILLERIE ?
J’aurais voulu raconter des anecdotes amusantes à propos de pièces que j’ai eu à réaliser, mais je pense que les personnes qui rigolent le plus dans ce métier sont les graveurs/graveuses ! Après avoir vu de belles curiosités grâce à ma collègue en gravure, je vous laisse imaginer ce que certaines personnes demandent à graver au dos d’une médaille ou à l’intérieur d’une bague… Je vous assure, digne de la plus folle imagination !
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